illustres créatures

L’oeuvre de Sonia O. est une page d’histoire populaire.
Qu’ils soient artistes de variété, rockstars, peintres, écrivains, leader révolutionnaire ou pape, le panthéon de Sonia O. n’est composé que de visages de légende qui ont marqué et marqueront l’Histoire.
De Kasimir Malevitch il y a un siècle, à David Bowie qui vient de s’éteindre, ces personnages inaccessibles nous paraissent pourtant si familiers pour la plupart d’entre eux.
Leur fort pouvoir évocateur réveille en chacun de nous un pan entier de notre propre existence.
Ces portraits, plus ou moins tous élevés aujourd’hui au rang d’icônes médiatiques ont jalonné nos vies.
Non dépourvus de cette insidieuse nostalgie, ils marquent notre ancrage dans une époque, notre appartenance à une génération.
Si incontestablement l’ombre d’Andy Warhol plane sur les productions de Sonia O., elle parvient aisément à s’en détacher par le traitement singulier qu’elle applique à l’image.
Se réclamant du courant pop art tendance minimaliste, ses illustres visages au regard figé sont débarrassés de tout détail superflu.
Seuls les traits qui concourent à souligner une expression emblématique ou qui traduisent une attitude caractéristique du sujet choisi trouvent  place sur la surface de la toile.

L’oeuvre de Sonia O. s’apprécie également dans une dimension d’immédiateté. C’est un rapport instantané qui lie le spectateur à ces monstres sacrés face auxquels on se surprend à
ressentir une forme d’intimité tant ces visages de demi dieux sont ancrés au plus profond de nous même.
Bien plus qu’une simple galerie de portraits, Sonia O. déroule le film de notre Histoire contemporaine dans lequel chacun des acteurs, devenus immortels, fait désormais partie d'un patrimoine universel.

Jean-Francois Morel / Grenoble janvier 2016


"de"

" L’imagination n’est pas la faculté de former des images mais de les déformer"

selon Gaston Bachelard le poète des éléments. Le "de" ayant perdu ses lettres d’anoblissement est souvent réduit aux rôles secondaires dans le politiquement correct alors que tout l’essor de l’art contemporain trouve sa créativité dans le "de" du détournement en prenant les chemins urbains  de notre quotidien.
Sonia joue des "de" par de petits détails et défigure l’apparence Pop and Rock en dévisageant la photo pour en révéler un abime triste ou joyeux
qui défigure le portrait de ses références warholiennes pour figer la profondeur angoissante de la quête des autres qui peuplent nos rues comme
un appel à rejoindre l’éternité perdue.
Merci Sonia de ton offrande au pied de notre autel.

Alain Arvin- Berod / Lyon 2012